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Un reportage des Nine Muses refait surface suite aux tweets de Junyoung (ZE:A)


Hier fut une journée plutôt insolite pour la Star Empire Entertainment, après que le jeune Junyoung(ZE:A) ait écrit des messages alarmants sur Twitter à l’encontre de celle-ci, et plus particulièrement de son directeur, Shin Joohak.
Tout ce mouvement a fait remonter à la surface un ancien documentaire sur les Nine Muses, paru en novembre 2012, et nommé au festival international du documentaire de 2012 à Amsterdam. Les fans se sont alors rappelés l’envers du décor, dans ce reportage où les idoles sont de nombreuses fois sur le point de craquer.
Nine Muses of Star Empire” a deux versions (une qui dure à peu près 50 minutes, et l’autre 80 minutes), a été tourné pendant une période d’un an, et retrace le quotidien des chanteuses du girlsband. Bien évidemment, l’image qui a le plus sensibilisé le public fut le court passage où l’on voit Shin Joohak lever la main sur Sera, ex-membre du groupe. De nombreux commentaires avaient par la suite envahi la toile tels que “Je pense qu’il devrait reconsidérer sa fonction en tant que directeur… Être directeur ne signifie pas abuser de son pouvoir ainsi” ou encore “Je me souviens de ces photos où il demandait aux filles de se mettre les unes à côté des autres, et il a alors commencé à les critiquer et les classer comme si elles étaient des mannequins…“.
Vous pouvez visionner la version courte ci-dessous :

À l’occasion du festival, le réalisateur du documentaire, Lee Hakjoon, s’était confié lors d’une interview, sur quelles étaient ses intentions en révélant les coulisses du show-business. L’entrevue est encore disponible sur la page facebook consacrée au reportage, en voici le contenu :

Pourquoi tous les personnages de votre documentaire sont-ils passifs ? Ils ne font que pleurer sans jamais affronter le problème d’eux-mêmes. Est-ce parce que vous avez choisi des personnes inintéressantes ?
Nous devons réfléchir quant aux rôles des femmes et des adolescents en Corée du Sud. Même si la Corée devient, économiquement parlant, prospère, et rattrape les pays occidentaux, les valeurs asiatiques ne semblent pas changer. Les femmes ont toujours moins de pouvoirs que les hommes, et les adolescents ont moins de pouvoirs que les adultes. C’est profondément ancré dans les coutumes de ma société.
Que pensez-vous des larmes des filles durant le film ? Elles ne peuvent pas se plaindre de toutes ces difficultés, peu importe à quel point cette réalité est absurde, car elles peuvent perdre leur place dans l’agence. Elles ne peuvent tellement pas renoncer à cette opportunité qu’elles endurent des entraînements qui n’en finissent pas, et travaillent comme des acharnées. Je pense que ces larmes sont simplement un outil pour s’exprimer.
Les personnages de votre film parlent beaucoup de leurs parents. Je ne comprends pas que la raison qui les pousse à devenir des idoles soit due au fait que leurs parents veuillent les voir devenir des stars.
Une des valeurs les plus fondamentales en Asie est la piété filiale. Ces derniers temps, les personnes âgées critiquent les adolescents de ne pas être assez obéissants, du moins, pas comme l’étaient leurs parents par le passé. Je pensais aussi que les jeunes gens s’inquiètent de moins en moins à propos de leurs parents. Cependant, j’étais surpris de voir ce que ces filles devaient endurer pour leurs parents. Elles sont équivalentes aux enfants de ma génération.
J’ai rencontré certains de leurs parents, et j’ai compris pourquoi les filles ne parlaient que de leurs mères. La mère de Sera voulait devenir chanteuse mais n’a pas pu réaliser son rêve. Elle veut que sa fille poursuive son rêve, qu’elle-même n’a pas pu concrétiser. C’est pour ça qu’elle s’est mise à travailler de longues heures en tant que commerçante, afin de payer toutes les dépenses nécessaires à Sera pour devenir une idole.
La mère de Lana se bat chaque jour pour survivre à sa cirrhose du foie. L’hôpital ne lui a donné que trois mois à vivre, mais elle tient bon, trois ans après avoir appris la nouvelle. Elle prend toujours soin de sa fille, et c’est son souhait de voir Lana réussir en tant que chanteuse.
Les filles connaissent les difficultés de leurs parents afin de réaliser leurs rêves. C’est pourquoi elles se sentent si désolées envers eux, et veulent à ce point se plier à leurs désirs.
La façon inhumaine dont les managers et le directeur traitent ces filles relèvent du harcèlement moral et sexuel. Dans ce cas, pourquoi n’avez-vous pas protégé les droits de ces filles ?


L’agence nous a autorisés à filmer ce documentaire à deux conditions. La première voulait que notre équipe de production travaille en tant que “managers” des filles, et l’autre stipulait que nous ne devions pas aller à l’encontre des décisions prises par l’agence concernant les idoles.
Nous avons observé discrètement leur quotidien, et attendu qu’elles s’ouvrent à nous et nous parlent. Et je pense que c’était le comportement approprié de mon côté.
D’un certain point de vue, je comprends les managers. Avant de tourner ce documentaire, nous pensions que les managers étaient inhumains et sans cœur, à force de traiter ces adolescentes comme un simple outil afin de se faire de l’argent ; c’est l’opinion commun pour tous ceux qui connaissent l’industrie du divertissement.
Néanmoins, le comportement des managers s’explique pour une raison. Ils doivent obtenir un certain profit à entraîner ces filles, et si tel n’est pas le cas, ils doivent tout arrêter après avoir investi des centaines et des milliers de wons dans ces jeunes filles. Bien sûr, il est juste de critiquer leurs attitudes inhumaines, mais la distinction entre la vertu et le vice n’est pas ce que le reportage veut montrer.
Les filles connaissent toutes la cruelle réalité de l’industrie et se sacrifient pour leurs rêves.
J’étais choqué par la scène où l’on voit l’agence forcer ces jeunes femmes à s’entraîner et monter sur scène alors qu’elles sont malades. Cette situation devrait changer. Qu’en pensez-vous ?
Je suis d’accord avec vous. Je pense que l’être humain passe avant l’argent.
Les classements dans la K-Pop changent rapidement. Il est dur de profiter de la première place, comme celles des Charts Billboard, pendant longtemps.
Les idoles sont reconnues seulement quand elles se placent au moins dans le top 10, ce qui est une porte aux profits tels que le nombre de ventes, le nombre de performances sur scène, et la popularité. Les filles ont très vite compris cette réalité alors qu’elles avaient à peine débuté.
Quelles sont les protections juridictionnelles concernant ce problème en Corée du Sud ? Y a-t-il seulement une solution ?
Je sais qu’ils se préparent à changer les lois. La clause veut que les adolescents n’aient pas le droit de se produire sur scène la nuit, et restreint les heures de travail des célébrités, donc les idoles. J’ai entendu dire que les agences et managers vont encore à l’encontre de cette loi, mais il devrait y avoir rapidement des changements positifs, grâce à la grande volonté du Parlement Coréen à ce sujet.
L’agence traite les filles comme des objets, non pas comme des êtres humains. J’ai été déçu par la K-Pop après avoir visionné ce film.
Je pense qu’il y a toujours des bons et mauvais côtés. S’il n’y avait pas de compétition féroce, la K-Pop n’aurait pas tant de succès. Ce documentaire se concentre personnellement sur les filles, et c’est pour cela que l’enseignement inhumain est tellement mis en avant. C’est très dur de pouvoir réaliser son rêve sans prendre en compte le contexte actuel de l’industrie [ndt : du divertissement].
Quels sont ces “Dream Concert” et “Hallyu Concert” ? Ce ne sont pas des concerts communs, comme toutes les grandes stars en font. Le principe est étrange.
Les “Dream Concert” et “Hallyu Concert” sont tenus par les agences principales de Corée, et c’est un cadeau pour les fans à chaque printemps et automne. Les dix groupes les plus populaires participent à ces concerts. La compétition entre les agences et les groupes est très féroce, afin de pouvoir être sélectionnés comme participants à ces concerts.
Bien sûr, chaque groupe tient ses propres concerts. Mais les “Dream Concert” et “Hallyu Concert” sont propres à la culture de la K-Pop.
Si l’on en croit votre explication, le gouvernement coréen supporte la K-Pop de façon assez paradoxale ?
Les “Dream Concert” et “Hallyu Concert” ne sont pas entièrement organisés par le gouvernement, mais par les agences.
Seulement, après le succès phénoménal de PSY, le gouvernement a commencé à soutenir la K-Pop, et à construire des scènes pour la K-Pop. De temps en temps, le gouvernement subvient aux dépenses utilisées pour les concerts des idoles à l’étranger.
Le gouvernement supporte la K-Pop car elle permet de promouvoir les marques coréennes, ce qui génère par la suite plus d’exportation des produits nationaux. Cependant, beaucoup de personnes sont sceptiques concernant la longévité de la K-Pop, qui est seulement centrée sur des chorégraphies millimétrées.
Je me suis senti bizarre lorsque j’ai vu certaines performances nord-coréennes. Les chorégraphies des groupes sud-coréens est similaire aux enchaînement des gymnastes nord-coréens. Qu’en pensez-vous ?
J’ai réalisé deux documentaires sur les réfugiés de Corée du Nord, avant de faire celui-ci. De ce fait, j’ai quelques connaissances sur la Corée du Nord. J’étais également surpris de voir que des milliers de nord-coréens dansaient de la même façon, tels des robots.
Lorsque j’ai filmé ce reportage, et que j’ai vu les chorégraphies du groupe, je me suis dit qu’après tout, nous étions de la même origine.
Un journaliste du New York Times m’a posé la même question lorsqu’il est venu enquêter le milieu de la K-Pop à Séoul. Il a remarqué que la délicatesse de la musique étaient différentes entre nos deux pays. En revanche, pour ce qui était de la danse, la coordination d’un groupe en mouvement est la même dans le Nord et dans le Sud. À l’époque, je me suis dit que c’était absurde, mais maintenant que j’y repense, je pense qu’il avait raison.
Dans le reportage, il y a une scène où une styliste sermonne les filles comme si elle était une dictatrice. Je ne comprends pas, car elle est là pour les protéger.
Je pense qu’elle a crié sur les filles si brutalement car elle aussi est une femme. La plus jeune de l’équipe de stylistes critiquaient déjà les filles, avant que cette femme en question ne se mettent à leur hurler dessus. Elle les a traitées de telle façon car elle pensait qu’elles ne se comportaient pas décemment.
Peu après, je lui ai demandé pourquoi elle s’était comportée ainsi avec les filles. Elle m’a répondu qu’il était préférable qu’une femme remarque les défauts d’une autre femme, avant qu’un homme ne lui en fasse la réflexion. Encore une fois, les opinions peuvent changer d’une situation à l’autre.
Est-ce que les parents sont au courant de l’entraînement de force que suivent leurs enfants ? Ou préfèrent-ils ignorer la réalité tout en la connaissant ?
Peut-être que les parents savent déjà que leurs enfants endurent beaucoup de choses, mais ne connaissent pas les détails. Sera a une fois avoué qu’elle racontait tout à sa mère, hormis ce qu’il se passait durant l’entraînement. C’est certainement une façon de protéger leurs parents.
Que cherchez-vous à nous communiquer à travers “Nine Muses of Star Empire” ?
Avoir du succès et retenir l’attention est un désir commun chez l’être humain. Si on y arrive, alors la société nous fait paraître comme les meilleurs. Je veux demander aux gens qui désirent le succès si cette compétition féroce en vaut-elle vraiment la peine, et si cela les rendra heureux.
J’ai eu affaire avec l’industrie du divertissement dans le film. Cependant, des épisodes similaires à ce que j’ai montré arrivent également dans la vie de tous les jours. Je souhaite que les gens puissent se reconnaître et prennent le temps de réfléchir à la raison qui nous pousse à chercher le succès, à travers ce documentaire.
Vous vouliez parler de K-Pop. Pour quelle raison n’avez-vous pas filmé le quotidien des stars de la future génération ?
Si j’avais centré mon reportage sur la prochaine génération, cela aurait été plus profitable et plus attrayant d’un point de vue affaire. Mais je n’ai pas réalisé ce film afin de montrer la route du succès des grandes stars. Je voulais plutôt montrer la nature de l’industrie du divertissement cachée derrière des scènes et des photos glamours.
Je voulais trouver une agence et un girlsband qui pourrait me révéler leur histoire sincèrement. Je pense que ce n’était pas une mauvaise idée de rencontrer les Nine Muses et Star Empire. Je voulais que les gens puissent se retrouver personnellement tout en visionnant les efforts fournis par ces neuf filles, et la compétition qu’elles affrontent afin de devenir des célébrités.
Quelle est la raison pour laquelle ces adolescents endurent ces entraînements épuisants ? Pourquoi continuent-ils à y assister alors qu’ils ne sont pas heureux et qu’ils veulent s’enfuir ?
Il y a plusieurs raison. Premièrement, ils éprouvent le désir immense de devenir des stars. Depuis qu’ils sont enfants, ils entendent les gens leur dire qu’ils ont du talent, et le potentiel d’être connus. Ils ont l’habitude de recevoir de l’attention. Il leur est dur d’abandonner leur rêve.
Deuxièmement, ils ont tellement investi d’argent et de temps dans leur entraînement qu’ils ne veulent pas s’arrêter en chemin comme ça.
Troisièmement, leurs parents. D’un point de vue occidental, il est dur de comprendre. La piété et le devoir filiaux sont deux points importants en Asie. De ce fait, les filles savaient que leurs parents avaient sacrifié leurs vies pour le bien du rêve de leurs enfants, afin qu’ils puissent devenir des stars. Les filles voulaient compenser avec le labeur de leurs parents.
Quel est la raison du succès rapide de la K-Pop ?
Cela peut se résumer en quatre facteurs principaux : le dirigisme de l’agence, les entraînements acharnés, les refrains répétitifs et le marketing via Youtube.
Les grandes agences de Corée du Sud sont douées pour suivre rapidement les tendances et trouver des jeunes talentueux. Ils partent à la recherche d’adolescents au potentiel intéressant à travers le monde, comme la Chine, le Japon, la Thaïlande ou les Etats-Unis.
Les refrains répétitifs sont très addictifs. Les chorégraphies de groupe sont également importantes puisqu’elles sont plaisantes à regarder.
Est-ce que la musique de PSY a suivi le même procédé que vous avez filmé ?
La musique de PSY fait aussi partie de la K-Pop, et lui-même a signé un contrat avec une des agences les plus influentes.
Néanmoins, ses musiques sont différentes de ce que les idoles font. Il compose et produit ses propres titres. Les groupes chantent et dansent sur des chansons que d’autres ont créées, mais PSY promeut ce qu’il réalise seul.
Qu’attendez-vous comme réaction du public après avoir vu ce film ?
Premièrement, j’aimerais demander “comment vous sentez-vous ?”.
Je veux que les gens s’en souviennent comme un film triste. J’espère que ce documentaire pourra être vu comme un portrait de soi-même, pour tous ces gens qui ne vivent que pour le succès.

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