C’est désormais officiel, et vous le savez certainement déjà ; CL (2NE1) prépare ses débuts en solo aux Etats-Unis.
Si peu d’artistes coréens ont su marquer les esprits de la scène pop américaine, à part PSY et son “Gangnam Style”, la jeune femme semble pourtant avoir toutes les chances de son côté : récemment,le morceau “I Am The Best” a été choisi en fond sonore d’une publicité pour Microsoft, et elle a également collaboré avec le très fameux Skrillex, sur le titre “Dirty Vibe“, aux côtés de son ami G-Dragon (BIGBANG). De plus, l’idole sera produite par Scooter Braun, qui a lancé des célébrités tels que Justin Bieber ou Carly Rae Jepsen, et elle est proche de certaines stars mondiales, comme Diplo ou encore Jeremy Scott.
Curieux de ce nouveau talent qui s’apprête à conquérir le marché musical américain, le magazine “The WILD” a ainsi réussi à obtenir une interview de la chanteuse. La voici :
Q – Vous avez commencé votre formation très jeune. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir musicienne ?
CL – C’était tout naturel pour moi parce que mon père aime la musique. J’ai grandi en écoutant beaucoup de groupes anglais et de rock japonais des années 1980, quand j’étais enfant et que je vivais au Japon. Quand j’étais en primaire et au collège, je suis tombée amoureuse du hip-hop. J’écoutais une large variété de genres musicaux, donc je pense que c’était naturel, mais l’origine de tout ça, c’est mon père. Il m’a inspirée.
Q – Le fait d’avoir vécu au Japon et en France a-t-il un effet sur vous en tant qu’artiste ?
CL – J’ai fréquenté des écoles internationales toute ma vie, et il n’y avait jamais plus de 100 élèves. C’était toujours des petites écoles privées, et j’étais entourée par des gens de toutes les nationalités. Cela me sert beaucoup à l’heure actuelle car je suis très ouverte, et j’ai l’impression de bien pouvoir m’entendre avec beaucoup de monde.
Q – Vous êtes connue pour avoir deux personnalités, CL et Chaelin. Qui sont-elles, et comment chacune d’elles vous influencent lorsque vous montez sur scène ou que vous composez ?
CL – CL, c’est l’artiste, et c’est elle qui est présente lorsque j’enregistre. Elle est la facette que le public voit. C’était différent lors de 2NE1TV [une télé-réalité qui suivait le groupe à leurs débuts] car les gens ont pu découvrir Chaelin. Elles sont juste différentes. Je suis Chaelin en présence de ma famille ou de mes bons amis. Je change de rôle sur scène.
Q – Le hip-hop est l’origine de toutes vos musiques. Qu’est-ce qui vous plait dans le hip-hop et le rap ?
CL – J’ai écouté beaucoup de hip-hop durant mon adolescence, donc il est mon influence majeure. De plus, notre producteur principal Teddy Park (qui était auparavant un des membres du groupe 1TYM) fait du hip-hop depuis qu’il est jeune. Nous aimons le mélanger à diverses sonorités, comme le reggae ou le rock. J’essaie de nouveaux genres musicaux en ce moment pour mon album, donc on verra ce que ça donne.
Q – Vous considérez-vous comme une artiste hip-hop ou une artiste K-Pop ?
CL – Je n’aime pas attribuer un genre, ni à moi, ni à 2NE1. Nous sommes juste les 2NE1, et je suis juste CL, et nous voulons juste nous amuser. À tout moment. Les titres de 2NE1 sont très différents de ce qui se fait dans la K-Pop, et quand les gens veulent écouter précisément de la K-Pop, je ne suis pas sûre que notre musique soit la plus représentative de ce genre. Nous ne rentrons pas dans les standards de la K-Pop, à part le fait que nous chantons en coréen. C’est différent pour moi maintenant, car je vais chanter en anglais. J’adore ça, c’est tout nouveau.
Q – Vous avez rappé sur le morceau dubstep “Diry Vibe” de Skrillex. Plus récemment, vous êtes montée sur scène avec Diplo. Qu’est-ce que cela vous a fait de travailler avec des musiciens qui ne sont pas coréens ?
CL – J’ai appris de nouvelles choses et j’ai pu m’affirmer en tant qu’artiste. Surtout avec “Dirty Vibe”. Tout s’est passé si vite, et nous avons passé de bons moments car Skrillex était venu dans nos studios en Corée. J’adore la musique de Diplo, et c’est un homme très ouvert et cool. Lui aussi vivait au Japon quand il était jeune, donc nous avons des influences similaires car nous connaissons le mélange des cultures.
Q – Quels sont les artistes que vous écoutez en ce moment ?
CL – J’écoute mes propres chansons (rires). Pour être honnête, je fais des sessions d’enregistrement en ce moment vu que je travaille sur mon album, et j’essaie de ne pas écouter la musique des autres, car je ne veux recopier personne. Je peux écouter et être inspirée par d’autres artistes, mais pas durant mes sessions. Je veux écrire ma propre histoire. J’étais dans les 2NE1 avant, mais maintenant que je suis en solo, je vais adopter de nouvelles sonorités.
Q – Que préférez-vous dans le fait d’être en solo plutôt qu’en groupe ?
CL – Être seule sur scène est très différent, car j’ai l’habitude d’y être avec les 2NE1, mais les deux sont plaisants. Débuter en solo est un challenge pour moi, car je suis avec les filles depuis presque dix ans. Je vais continuer à jouer sur les deux tableaux, mais j’aime relever de nouveaux défis.
Q – Quelles sont vos influences musicales ?
CL – Les rappeuses. J’aime Foxy Brown, Lil’ Kim, Queen Latifah, Eve… J’aime leurs sonorités authentiques. J’ai grandi en les écoutant. De nos jours, nous avons Youtube et internet, mais quand j’étais petite, nous devions acheter des CD. Il était plus dur d’écouter de la musique américaine, et même leur style était plutôt rare. Elles venaient d’un monde différent, autant de par leur look, leur voix et leurs musiques.
Q – Chaque album et single que vous avez sorti se définit dans un univers bien précis. À quel point la mode compte-t-elle pour vous en tant qu’artiste ?
CL – Pour moi, la mode fait partie de mon quotidien. J’aime m’habiller. Je ne crois pas avoir été très intéressée par la mode avant de devenir une artiste, mais j’ai toujours aimé m’habiller et m’attribuer un personnage. Maintenant, j’adore être comme ça sur scène, et aussi dans ma vie privée. La mode, c’est une autre façon de m’exprimer avec la musique. C’est ce qui les lie.
Q – On vous voit souvent porter des vêtements de Jeremy Scott, et cela fait des années que vous êtes amis. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
CL – Nous étions vêtues de sa collection Adidas dans notre premier MV, “Fire”. Il a vu ça sur Youtube, et est venu jusqu’en Corée pour réaliser un photoshoot avec nous. C’est comme ça que je l’ai rencontré, et nous sommes amis depuis ce jour.
Q – Que pensez-vous de la collection de Jeremy Scott pour Moschino ?
CL – Je n’ai pas pu me rendre à son premier défilé pour Moschino car j’étais en pleine tournée, mais je suis allée à Milan afin de voir sa collection spéciale Barbie. J’ai déjà vu nombreux de ses défilés pour Adidas par le passé, mais j’ai eu la chair de poule lorsque la musique a démarré lors du show pour Moschino. La Fashion Week de Milan est très différente de celle à New-York, ce n’est pas la même ambiance. À ce moment-là, j’étais très fière de lui, et heureuse pour lui. Il a tout déchiré !
Q – Pourquoi pensez-vous que c’est le bon moment pour enregistrer un album en anglais ? Était-ce votre objectif depuis le départ, de débuter aux Etats-Unis ?
CL – Nous en avons parlé pendant longtemps, et lorsque le moment est arrivé, je me suis dit “Enfin ! Nous y sommes”. Et c’est une question de temps. Tout s’est fait naturellement. J’ai grandi en écoutant des groupes anglais et de la pop américaine, donc il est tout naturel pour moi de chanter en anglais. Cela fait huit ans que je suis une artiste en Asie, j’aimerais affronter un nouveau public.
Q – N’êtes-vous pas nerveuse à l’idée de représenter la musique moderne asiatique aux tendances populaires américaines ?
CL – Je ne suis pas nerveuse du tout, et je n’ai pas envie de l’être. Le truc, c’est que je n’ai aucun exemple. Je ne connais personne qui s’est essayé à ça par le passé. Peut-être que certaines personnes ont tenté, mais je ne peux citer personne qui a assez réussi pour être mon mentor en tant que femme asiatique. J’ai vraisemblablement un long chemin à faire, mais je veux juste faire ce que j’aime sans que ce soit compliqué. Et je pense que j’ai l’entourage pour y arriver, une bonne équipe. [Les employées de] YG me connaissent depuis un moment, ils connaissent mon univers, et Scooter Braun a de très bons goûts.
Q – Votre musique prône l’image de la femme de pouvoir, ce qui marque les esprits, surtout dans un milieu largement masculin tel que le hip-hop. Est-ce là le message que vous voulez faire passer à travers votre musique ?
CL – J’ai l’impression que les femmes asiatiques ont une image bien spéciale à travers le monde ; une image timide et obéissante, et je suis l’opposé de ça. Je veux que les gens sachent que nous ne sommes pas toutes comme ça. Quand vous regardez les artistes de J-Pop ou de K-Pop, il y a ce standard : sept filles qui portent les mêmes vêtements, toutes timides et mignonnes. Je veux juste affirmer qu’il y a des femmes plus fortes, comme moi. J’aime bien ces groupes moi aussi, mais je veux que le monde sache que ce n’est pas tout. Diffuser un message à travers ma musique est ce que je fais de mieux. Je veux montrer l’exemple.
Q – Quel est votre rêve le plus fou ?
CL – Voler.
Source : The WILD.
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